Bataille d'Orthez - 27 février 1814 | |
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Témoignages sur la bataille d'Orthez
La Bataille par l'abbé Tauzin (curé de Baigts) « Les Français, chassés d'Espagne par les Anglais unis aux Portugais et aux Espagnols, portaient la peine des divisions de leurs chefs. En vain, Napoléon reconnaissant l'incapacité de son frère Joseph, venait de confier le commandement à Soult, que ce roi d'Espagne provisoire avait fait rappeler naguère en France. II avait fallu rétrograder .successivement de Victoria à Bayonne et de là à Orthez. Le maréchal Soult avait sous ses ordres environ 31.000 hommes et Wellington 44.000. Les 31.000 hommes de Soult ayant à leur tête Reille, Clauzel et d'Erlon. Les 44.000 hommes de Wellington comprenaient également trois corps : deux ailes commandées par Hill et Beresford; le centre commandé par Wellington lui-même. La cavalerie anglaise comprenait 22 régiments contre l6 de la cavalerie française. Soult et Wellington avaient le même age, 45 ans, le même passé militaire brillant, à peu près les mêmes talents. Dans la journée du 24 février 1814, Soult, qui rendait de Gave en Gave, coupant les ponts derrière lui, donna l'ordre de se retirer derrière le gave d'Oloron. Wellington lui opposait un front de 50 kilomètres. .Au gué d'Aspis, 300 à 400 Anglais du général Picton sont tués ou noyés. Cependant, Soult écrivait au ministre que les Gaves étant bas à cette époque "n'étaient pas des obstacles"; il ne se doutait pas qu'ils suffisaient à noyer bon nombre d'Anglais... Soult ne sut pas profiter de ces avantages. Dans la journée du 25 février, Villate se retira sur Orthez et après un engagement avec Wellington lui-même il entra dans cette ville par le Pont-Vieux dont il fit sauter une arche. Taupin, français, poursuivi par Picton se retira sur Salies et Bérenx et entra dans Baigts après avoir fait sauter le pont de Bérenx. Dans la journéee du 26 février, le 13ème chasseurs essaye d'empêcher la brigade de Vivian de passer le Gave entre Peyrehorade et Bérenx : elle est obligée de se replier sur Orthez devant l'attaque furieuse des anglais. Picton, qu'un bataillon de français ne put arrêter, passa tranquillement le Gave au gué de la Liberté. Quelle ne dut pas être la stupéfaction de nos pères en cette journée du 26 février ! Ils cachaient leurs provisions, enterraient le leurs pots de graisse dans les touyas !!!`Ce n'étaient pas les anglais qui volaient et pillaient : ils étaient plutôt volés. C'est dans la journée du 27 février que se livra l'action décisive. Soult avait bien pris ses dispositions. Jusqu'à l1 heures du matin il avait infligé des pertes sérieuses aux Anglais. Si à ce moment-là Soult avait pris l'offensive, il eût rejeté les Anglais dans le Gave et décidé de la victoire. Il n'y songea pas un instant et laissa les masses anglaises se grouper lentement et se former en ordre de bataille. Wellington, lui, n'hésita pas à lancer toutes ses forces sur Saint-Boès. Le 52e régiment anglais, vers 2h.20 entrait dans le vide entre d'Armagnac et Rouget et s'empara de deux pièces à Luc. Soult, posté à Lafaurie, vit Hill qui, à Orthez, ne cessait d'occuper Harispe pour l'empêcher de tomber sur le flanc de l'attaque de Picton, passer le gave au gué de Soarns et monter vers la Motte-de-Tury pour couper la retraite de Sault-de-Navailles. C'était le moment qu'il attendait pour prendre enfin une décision, la seule prévue, la retraite. Wellington, contusionné d'une balle l'aine, poursuivit très peu nos troupes qui fuyaient vers Sallespisse. Nous avions 539 morts et 205 blessés. Les Anglais avaient perdu 2300 hommes. Ce sont là, à peu prés, tous les souvenirs qui nous restent de cette date épique Les Anglais, boutés jadis hors de Francs par Jeanne d'Arc et les gascons de la Hire, y étaient rentrés quatre cents ans plus tard par cette Gascogne qui fut si longtemps leur proie. » Source : "Orthez par Pierre Cazaubon - Livre 4 : Les Quartier Saint-Pierre" par Pierre Cazaubon - éditeur : Moulia
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