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Lettre
du général Picton au colonel Pleydel
Cazères,
4 mars 1814
Mon cher colonel
Vous avez vu dans les journaux que nous avons rompu nos quartiers d'hiver, vers
le milieu du mois dernier, et que nous avons commencé nos activités au milieu
d'un gel. Nos premiers mouvements ne sont pas d'un grand intérêt et ont été calculés
simplement pour cacher à l'ennemi nos véritables intentions. Nous avions trois
des rivières à passer, et l'ennemi était préparé, dès notre premier mouvement,
à faire sauter tous les ponts. Nous avons réussi, cependant, en effectuant le
passage de la Bedouse,
le Petit Gave, et le Gave d'Oleron, aux endroits où ils ne nous attendaient
pas, et, le 26, la troisième division a passé à gué du Gave de Pau vers environ
quatre heures de l’après midi, en repoussant les avant-postes de l'ennemi et a
pris position à quatre miles de l’armée du duc de Dalmatie, qu’il a concentrée
dans une forte position montagneuse en face de la ville de Orthez, sur le Gave
de Pau.
La division légère et les quatrième, sixième et septième divisions sont passées
pendant la nuit ou tôt le lendemain matin sur un pont de bateaux. Sa Seigneurie
ayant reconnu la position tôt le matin du 27, a immédiatement pris ses dispositions pour
l'attaque, qui devait être fait sur le centre et les deux flancs. Le flanc
droit, qui repose sur un village d'accès difficile, devait être attaqué par la
quatrième division, soutenue par la division légère et la septième division, le
centre par sept bataillons de la troisième division, et le flanc gauche(1) par les
trois autres bataillons de la troisième division, avec l'appui de la sixième
division en réserve. La quatrième division emporta deux fois le village et a été
contrainte de battre en retraite avec une grande perte: mais, à l'arrivée de la
division légère et de la septième division, l'ennemi a été contraint de reculer,
avec la perte de deux pièces d'artillerie. Cela leur offrit la possibilité de se
déployer et de poursuivre les avantages acquis. Entre-temps, les trois
bataillons de la troisième division, soutenus par la sixième division, tournèrent
le flanc gauche de l’ennemi le chassèrent d'une très forte position avancée où
il avait une batterie formidable, et malgré la résistance la plus acharnée,
s'établirent, en dépit d'une des plus obstinés résistance sur le flanc de son
centre. Sa position a été une sorte de triangle, et les deux points extrêmes de
la ligne de base ont été durement pressées et ont été incapables de se maintenir,
alors que sept bataillons avancèrent contre le centre et le forcèrent à se
retirer. À cet instant, il a commencé sa retraite, qu'il a protégé avec de
grandes masses de l'infanterie, en prenant successivement les points les plus
avantageux, et pendant un certain temps elle se fit dans l'ordre et avec une
grande régularité, mais, comme le soir approchait, et nous pressions de manière
significative sur leurs flancs, le désordre s'accrut progressivement; et, à la
fin, les diverses colonnes, mélangées et dispersées, s'enfuirent dans toutes
les directions, comme à Vitoria. La nuit tomba rapidement, et nous avons été dans la
nécessité d'abandonner la poursuite. Nous avons, je crois, huit pièces de
canon, et une quinze cents prisonniers. Mais l'armée française est très
désorganisée et bien diminuée par la désertion des conscrits et de la garde
nationale, de sorte que je ne pense qu’elle se mesurera volontiers avec nous pour
un certain temps. Comme d'habitude, vous verrez par les Gazettes que nous
avons eu une bonne affaire de cette mémorable entreprise et notre perte, ce qui
représente huit cent vingt-cinq hommes, y compris les cinquante-trois
officiers, dépasse celle de toutes les autres divisions. Ma santé a été
remarquablement bien, et je pense que ça va durer pour voir la fin de ce
mémorable combat. Après avoir gagné la position avancée du flanc gauche de
l'ennemi, nous avons été pendant près de deux heures exposés à une des plus sévères
canonnade que j'ai jamais vues, l'un de nos canons de neuf livres a eu tous ces
hommes de tués par la mitraille, et le capitaine Parker du génie, qui me servait
comme aide de camp en cette occasion, a été tué près de moi par un coup de canon,
en portant mes ordres. J'espère que cela ne va pas vous indisposer.
Mon cher colonel Croyez-moi d'être Le plus sincèrement et fidèlement à vous.
TH. Picton
My dear colonel
You will
have seen in the papers that we broke up our winter quarters about the middle
of last month, and commenced our operations in the midst of a hard frost. Our
first movements were not of any great interest, and were merely calculated to
blind the enemy as to our real intentions. We had three considerable rivers to
pass, and the enemy on our first movement prepared to blow up all the bridges.
We succeeded, however, in effecting the passage of the Bedouse, the Petit Gave,
and the Gave d'Oleron, at points where they did not expect us; and, on the 26th
instant, the third division forded the Gave de Pau about four p.m., drove in
the enemy’s advanced posts, and took up a position within four miles of the
Duke of Dalmatia's army, which he had concentred in a strong mountainous
position in front of the town of Orthes, on the Gave de Pau.
The light,
fourth, sixth, and seventh divisions passed during the night or early on the
following morning over a bridge of boats. His lordship having reconnoitred the
position early on the morning of the 27th, immediately made his dispositions
for the attack, which was to be made upon the centre and both flanks. The right
flank, which rested upon a village of difficult access, was to be attacked by
the four division, supported by the light and seventh; the centre by seven
battalions of the third division, and the left flank by the remaining three
battalions of the third division, supported by the sixth division in reserve.
The fourth
division twice carried the village, and was compelled to fall back with great loss:
but, upon the arrival of the light and seventh divisions, the enemy was
compelled to give it up, with the loss of two pieces of artillery. This
afforded those divisions ground and opportunity to deploy and prosecute the
advantages they had gained. In the mean time the three battalions of the third
division, supported by the six division, turned the enemy’s left flank, drove
him from a very strong advanced position where he had a formidable battery, and
established themselves, notwithstanding a most of obstinate resistance on the
flank of his centre. His position was a kind of triangle, and the two extreme
points of the base line were hard pressed and unable to maintain their ground,
when seven battalions advanced against the centre and forced it also to fall
back. At the moment he began his retreat, which he protected with large solid
masses of infantry, successively taking up the most advantageous ground that
offered; and this was for some time made in great order and regularity, but, as
the evening approached, and we pressed rather hard upon their flanks, the
disorder gradually increased, and the different columns at length mixed and
dispersed, running off in all directions, as at Vittoria.
It soon
became dark, and we were under the necessity of giving up the pursuit. We took,
I believe, eight pieces of cannon, and about fifteen hundred prisoners. But the
French army is greatly disorganized and much diminished by the desertion of the
conscripts and national guards, so that I do no think the will volunteer
meeting us again for some time.
As usual,
you will see by the Gazettes that we had a fair part in this memorable business
and our loss, which amounts the eight hundred and twenty-five, including
fifty-three officers, exceeds that of any other of the divisions. My health has
been remarkably good, and I think it will last to see the end of this memorable
struggle.
After we
had gained the enemy's advanced position of the left flank, we were for nearly
two hours exposed to the mist continued and severe cannonade I ever witnessed;
one of our non-pounders had every man killed by round-shot; and Captain of the
Engineers, who acted as my aide-de-camp on the occasion, was killed close to me
by a canon-shot, whilst carrying my orders. I hope this will find you free from
indisposition.
My dear
Colonel
Believe me
to be
Most
sincerely and faithfully yours.
TH. Picton
Note
: (1)
Le général Picton
parle vraisemblablement ici de l'extremité gauche
du centre de l'armée française et non
de son flanc gauche organisé autour des troupes du
général Harispe
Sources
:
"Memoirs of Lieutenant-General Sir Thomas Picton" Vol II.
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