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Témoignages
sur la bataille d'Orthez
George
Thomas Napier
(Major au 52st
Régiment de la Division Légère et frère de Willams Napier)
« À Orthez, une ville en France à une vingtaine de miles de
Pau, nous sommes arrivés avec l'armée du maréchal Soult, qui a été
postée sur
une longue série de colline, avec une grande plaine de l'arrière où
passent les
routes de Bayonne, Bordeaux et Toulouse, et en face de la position de
l'ennemi
et immédiatement en son centre était un profond marais où coulait un
petit
ruisseau, mais jamais mentionné -en effet en été il est sec. Sur la
droite il y
a un village dans lequel Soult avait placé une très lourde colonne
d'infanterie
et d'artillerie. Il considérait cette partie comme la clé de sa
position, étant
donné qu’il n'a pas de souci à avoir concernant son front à cause des
marécages.
Sa gauche était au-dessus de la ville d'Orthez, où il se tenait, et là
il a mis
le général Foy avec de fortes troupes aussi. Notre armée, qui avait
passé la
rivière au cours de la matinée à différents gués (et dont je suis
surpris que
Soult ait permis le faire aussi facilement), était réunie en
différentes
colonnes, en attendant l'ordre d'attaque. La colonne du général Picton
était sur
la droite face à la gauche de l'ennemi, la Division
Légère, constituée
principalement de la 52e Régiment (le 43e était à l'arrière pour
renouveler ses
uniformes), devait attaquer en ligne le centre français, et le général
de Cole commandé
la colonne de gauche qui devait attaquer le village a déjà mentionné
sur la
droite de l'ennemi. Alors que nous étions dans l'attente du signal
d'attaque, j’étais
arrivé près de Lord Wellington, qui était en train d’observer l'ennemi
avec sa
longue-vue et de percevoir un changement dans les mouvements de
maréchal Soult,
il a immédiatement modifié le plan de son attaque et a ordonné le 52e
Régiment de
se former en ligne et de marcher tout droit à travers le marais et
d'attaquer
le centre de la position de l'ennemi sans délai. En quelques minutes,
nous
étions en pleine marche, enfoncé jusqu’aux genoux dans la tourbière,
alors que l'ennemi
déversait sur nous un feu bien nourri depuis les hauteurs au-dessus de
nous, et
que nous ne pouvions plus revenir sur nos pas. Je n'ai jamais vu nos
hommes se
comporter avec autant plus de constance ou de bravoure, mais, en raison
du
terrain, notre ligne n'a pas été très correcte. Mon cheval était
embourbé dans
la tourbière, et en dépit de tous mes efforts pour le stimuler et des
coups de
pied que lui donnait Lord March, nous ne pouvions pas le bouger, ce qui
m'a
obligé à le laisser à mon domestique, et de prendre le sien. Enfin,
nous avons
fait retraiter l'ennemi et avons atteint le haut de la colline, puis
nous avons
réorganisé notre ligne et avons commencé à notre tour un feu roulant,
en progressant
en même temps. Au cours de notre avance dans le marais la droite et la
gauche
de notre armée a attaqué, mais sans faire aucune décision, en effet
notre
colonne de gauche sous la direction de Sir Lowry Cole a été repoussé
plusieurs
fois et a gravement souffert, l'ennemi étant en grande nombre dans le
village et
fortement positionné pour permettre à nos troupes de forcer leur
position.
Toutefois, lorsque le maréchal Soult a découvert que notre régiment
avait
réussi à gagner le centre de sa position et ne cessait de progresser,
il a
donné l'ordre de retraiter, ce qui a été fait dans le meilleur ordre
possible,
et comme la nuit est venue très rapidement, nous avons abandonné la
poursuite
et avons bivouaqué. Et c'est ainsi que s'est terminée la bataille
d'Orthez,
sans trop de perte pour les deux camps - je suppose pas plus douze cent
de
notre part, et peut-être quelques centaines de plus pour les Français -
excepté
que nous avons fait prisonniers un grand nombre de conscrits.
Juste avant que nous ayons
complètement chassés les Français de leur position j’étais à la droite
de notre
régiment, lorsque Lord March, qui était un des capitaines de celui-ci
et avait rejoint
l’état-major de Lord Wellington, est venu vers moi et m'a dit,
« George,
voyez-vous je ne suis pas encore touché bien que vous avez juré que je
devrais l’être
dès que je quitterai l’état-major et rejoindrai mon régiment », faisant
allusion à une de mes blagues datant de quelques jours auparavant. J'ai
répondu: "Ne crier victoire jusqu'à ce que vous soyez hors du bois,
l'action n'est pas encore terminée, mon Lord March." Je n'avais pas
fait
cent pas qu’un sergent accourra près de moi, en disant: «Oh, Sir, Lord
March a été
tué! "Je suis allé près de lui, et j’ai trouvé mon brave, talentueux,
jeune ami couché avec sa tête sur les genoux de mon frère William, avec
toutes
les apparences d'un corps sans vie. J'ai été profondément choqué, j'ai
suis
descendu de mon cheval et je lui ai baisé le front, et a pris sa main
froide
dans la mienne, mais mon devoir m'appelait ailleurs et je l’ai quitté
avec mon
frère (dont le régiment n'est pas engagé et qui était donc non
sollicité), en
étant persuadé que j'allais être séparé de lui pour toujours. Mais Dieu
merci,
j'ai eu tort, car il a récupéré – bien que la balle soit à ce jour dans
sa
poitrine- et il était suffisamment bien pour nous rejoindre à Toulouse,
à la
grande joie du 52e Régiment, de la Division
Légère, et je dirai même de l'armée entière, car
il était
connu de tous, et connaître Lord March était suffisant pour l'aimer. Il
était
impossible pour un jeune homme d'être autant populaire ou de mieux le
mériter,
à la fois comme un homme et un soldat.»
« At Orthez,
a town in France about twenty miles from Pau, we came up with Marshal
Soult's
army, which was posted on a long range of very high ground, with a
large plain
in its rear over which passed the roads to Bayonne, Bordeaux and
Toulouse; and
in front of the enemy’s position and immediately in its centre was a
deep marsh
through which ran a small rivulet, but of no note -indeed, in summer it
is dry.
On the right was a village in which Soult had placed a very heavy
column of
infantry and artillery. This he considered the key of his position, as
he did
not fear for his front or centre in consequence of the marshy ground.
His left
was Just above the town of Orthez,
which he held, and here he had placed General Foy with a strong force
also. Our
army, which had passed the river during the morning at various fords
(and which
I am surprised that Soult permitted us do so easily), had assembled in
different
columns, waiting the order of attack. General Picton’s column was on
the right
facing the enemy's left; the Light Division, consisting principally of
the 52nd
Regiment (as the 43rd had gone to the rear for clothing), was to attack
the
centre of the French in line; and General Cole commanded the left
column which
was to attack, the village already mentioned on the enemy right. While
we were
waiting for the signal to attack I happened to be near Lord Wellington
who was
observing the enemy with his telescope and perceiving an alteration in
Marshal
Soult's movements, be immediately altered the plan of his own attack
and
ordered the 52nd Regiment to form line and march straight through the
marsh and
attack the centre of the enemy's position without delay. In a few
minutes we
were in full march, up to our knees every step in the bog, the enemy
pouring a.
heavy and well-directed fire upon us from the height above, which we
could not
return. I never saw our fellows behave more steadily or more gallantly;
but, owing
to the ground, our line was not very correct. My horse floundered in
the bog,
and in spite of all my spurring and Lord March’s beating and kicking
him, we
could not make the poor brute stir, so I was obliged to leave him to my
servant
and take his. At last we made the enemy retire and gained the brow of
the hill,
and then dressed our line and commenced a heavy rolling tire in our
turn,
advancing at the same time. During our advance through the bog the left
and
right of our army attacked, but made no impression; indeed our left
column of
attack under Sir Lowry Cole was driven back several times and suffered
severely, the enemy being in great force in the village much too
strongly
placed for our people to force them from their position. However when
Marshal
Soult found that our regiment had succeeded in gaining the centre of
his
position and was steadily advancing, he gave orders for retreating,
which was
done in the best order possible; and as night very soon came on, we:
gave up
the pursuit and bivouacked. And thus ended the battle of Orthez,
without much
loss on either - I suppose not twelve hundred on our part, and perhaps
a few
hundred more on that of the French
-
except that we took great numbers of conscripts prisoners.
Just before
we had completely driven French from their position I has ridden to the
right
of our regiment, when Lord March, who was a captain in it and had
joined from
Lord Wellington’s staff, came up to me and said, ' George, you see I am
not hit
yet though you swore I should be as soon as I left the staff and joined
my
regiment,‘ alluding to a joke of mine a few days before. I answered,
'Do not
holloa till you’re out of the wood; the action is not over yet, my Lord
March.’
I had not gone a hundred paces when a sergeant, came running after me,
saying,
"Oh, sir, Lord March is killed!” I went to him, and found my gallant,
high-spirited,
young friend lying with his head in my brother William’s lap, to all
appearance
a lifeless corpse. I was deeply shocked; I dismounted from my horse.;
I kissed
his forehead, and took his cold hand in mine; but my duty called me
elsewhere
and l left him with my brother (whose regiment was not in action and he
was
therefore at leisure), in the full persuasion that I had parted with
him for
ever. However thank God, I was wrong, for he recovered – though the
ball is to
this day in his chest- and was sufficiently well to join us at
Toulouse, to the
great joy of the 52nd Regiment, the Light Division, and I may say the
whole
army, for he was known by all, and to know Lord March was sufficient to
love
him. It was impossible for any young man to be more popular or to
deserve it
better, both as a gentleman and a soldier.»
Sources
:
"Passages in the early
military life of general sir George T. Napier, written by himself, ed.
by his son, W.C.E. Napier" - George Thomas Napier- 1884
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