Bataille d'Orthez - 27 février 1814

 

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La 2ème Division de l'Armée de Réserve de l'Armée des Pyrénées en 1814

    

   Pour organiser la levée de 300.000 hommes du 15 novembre 1813 dans les départements du Midi assignés aux armées d'Espagne et de Catalogne, le 16 novembre 1813, Napoléon lance un projet d'organisation d'une armée de réserve. Ce projet ordonne à 20 régiments de chaque armée de fournir le cadre d'un bataillon pour former vingt 6ème bataillons acceuillant les nouvelles recrues (1.500 conscrits par bataillon).  Ainsi, 16 000 conscrits (8.000 dans chaque armée) doivent être envoyés aux armées d'Espagne et 4 divisions de 11.000 hommes doivent rester en réserve sous le commandant du Maréchal Moncey, à Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Nîmes.

Lettre du Général Gazan, Chef d'Etat major du Maréchal Soult, au Général Lhuillier, comandant de la 11ème Division Militaire à Bordeaux:

    Monsieur le Général.

    J'ai l'honneur de vous prévenir que le cadre

du 6ème Bataillon du 120ème Régiment de ligne partira demain

de Bayonne pour se rendre à Bordeaux et faire

partie de la 1ère Division de l'Armée de Réserve

des Pyrénées qui doit s'y assembler & où

il arrivera le 1er janvier prochain.

Agréez, Monsieur le Général, l'assurance de ma considération distinguée.

      Le Lieutenant General,

     Chef de l'Etat Major général de l'armée.

     Comte Gazan

Bayonne le 22 décembre 1813

    A la fin du mois de Janvier 1814, la division de réserve de Toulouse (2ème division de réserve de l'armée des Pyrénées), sous le commandement  du Général de Division Travot (également commandant de la 10ème Division Militaire), comptait 169 officiers et 4680 hommes. Elle était constituée principalement des 6ème et 7ème bataillons des régiments de l'Armée des Pyrénées: 9ème et 12ème léger, 32ème, 40ème, 43ème, 47ème, 64ème, 75ème, 94ème et 130èmede ligne.

Néanmoins en février 1814, les cadres ou dépôts qui sont à Toulouse concernant le 81ème, 117ème, Régiment Etranger ne sont pas (encore) incorporés dans la Division de Réserve. A l'arrivée du Maréchal Soult à Toulouse en mars 1814, le 81ème est intégré dans la Division de Réserve, mais pas le 117ème parti dans l'Aude.

Extrait des mémoires du capitaine Desboeufs du 81ème de Ligne participant à la formation de cette réserve :
"Le régiment s'étant affaibli par les derniers combats, le colonel reçut l'ordre de verser les soldats du 2ème bataillon dans le Ier et d'envoyer le cadre à Marmande pour y prendre des conscrits. Ce cadre se rendit dans cette ville en dix jours; il y reçut quelques centaines de jeunes soldats et alla s'établir à Tonneins, d'où il partit vingt jours après pour Toulouse. Pendant cette route nous pûmes nous apercevoir que beaucoup de Français étaient las de la guerre; ils nous recevaient en ennemis et quelques paysans osèrent même nous insulter de loin.
Nous trouvâmes l'armée occupé à construire des redoutes sur les hauteurs situées à l'est de Toulouse, au delà du canal du Languedoc. Les officiers du Ier bataillon nous apprirent qu'à la bataille d'Orthez, où la brigade s'était distinguée, ils avaient perdu cinq officiers et une centaine d'hommes. Notre bataillon resta en ville et reprit l'instruction des conscrits."

Cas du 7ème bataillon du 32ème de Ligne :

Le 28 novembre 1813 par ordre de Napoléon les hommes disponibles du 2ème bataillon du 32ème de Ligne sont incorporés dans le 1er. L'opération se fit au bivouac, en avant de Bayonne. Les cadres du 2ème bataillon (19 officiers, 58 sous-officiers, caporaux, tambours et cornets) se rendirent à Nimes, et y reçurent des conscrits destinés à former une armée de réserve.
L'acte d'organisation du 7ème bataillon à Toulouse en date du 1er janvier 1814

18 offciers dont 1 chef de bataillon (commandant André)

Compagnies d'élite (2)
1 sergent-major présent et 1 à l'hôpital
4 sergent présents et 4 à l'hôpital
1 fourrier présent
10 caporaux présents et 5 à l'hôpital
3 tambours et cornets présents
1 grenadier ou voltigeur

Compagnies du centre (4)
3 sergent-major présents
10 sergent présents et 4 à l'hôpital
3 fourriers présents et 1 à l'hôpital
20 caporaux présents et 9 à l'hôpital
2 tambours présents et 2 à l'hôpital
47 fusillers

Les officiers ont été reconnus à la tête de leurs unités respectives.
Il sera pourvu au manque au complet qui est de 235, au fur et à mesure de l'arrivée des nouvelles levées.
Le sous-inspecteur aux revues, employé dans la première division militaire (Place de Paris)

Marc Teste
Contresigne: Comte Hullin

    Dans son courrier du 22 février 1814 au Ministre de la Guerre, Travot relate qu'en exécution aux ordres du Maréchal Soult, les 5ème bataillons des 9ème et 12ème Légers et des 32ème et  47ème de Lignes et le 6ème bataillon du 64ème de Ligne (environ 750 hommes) sont envoyés de Toulouse vers Tarbes du 16 au 19 février 1814 et sont à la disposition du général Wouillemont. 

Néanmoins, l'état de situation du 1er mars 1814 de l'Armée des Pyrénées fait apparaître durant la période du 16 février au 1er mars que:

  • 487 hommes du 6ème bataillon 12ème Légers sont venus renforcer le-dit régiment (apparaît ici comme un renfort du 6ème bat et non du 5ème)
  • 331 hommes du 7ème bataillon 32ème de Ligne sont venus renforcer le-dit régiment (apparaît ici comme un renfort du 7ème bat et non du 5ème)
  • 308 hommes du 6ème bataillon 64ème de Ligne sont venus renforcer le 40ème de Ligne
A la veille de la bataille de Toulouse (10 avril 184) , la 2ème Division de l'Armée de Réserve était composée comme suit:

Commandant: Général Travot

  • 1ère brigade: Général Pourailly
    • Détachements des 4ème, 9ème, 12ème Légers (1)
    • Détachements des 1er, 10ème, 50ème, 63ème, 70ème, 81ème, 94ème, 95ème, 96ème de Ligne (2)
  • 2ème brigade: Général Woullemont
    • Détachements des 32ème, 40ème, 43ème, 47ème, 64ème, 67ème de Ligne
    • Reliquats des Gardes Nationales des département du Gers, Landes, Basses et Hautes-Pyrénées (3)
  • Cavalerie:
    • Un escadron de Dragons (formés d'isolés de cette arme)

Environ 7300 hommes (conscrits et anciens soldats)

(1) : Dans son ouvrage, Jean-Paul Escalettes donne les unités suivantes: 2ème, 4ème, 9ème, 12ème Légers
(2) : Dans son ouvrage, Jean-Paul Escalettes donne les unités suivantes: 1er, 10ème, 33ème, 50ème, 63ème, 70ème, 81ème, 94ème, 95ème, 96ème de Ligne
(3) : Dans son ouvrage, Jean-Paul Escalettes donne les unités suivantes: Gardes Nationales des département du Gers, Landes, Basses et Hautes-Pyrénées

Sources principales : 

  • "L'évacuation de l'Espagne et l'Invasion dans le Midi - Juin 1813 - Avril 1814" - Capitaine Vidal de la Blache - 1914
  • Neuf mois de campagne à la suite du Maréchal Soult" – Lieutenant-Colonel Jean-Baptiste Dumas - Editions Henri Charles-Lavauzelle - 1907
  • "10 avril 1814, La bataille de Toulouse" - Jean-Paul Escalettes - Editions Loubatières - Toulouse - 1999
  • "Pâques rouges , Toulouse, la bataille oubliée de l'Empire, 10 Avril 1814" par Félix Napo - Toulouse - 2003
  • "Histoire d'un régiment : la 32e demi-brigade (1775-1890)" par le Lieutenant Piéron - Paris - 1890